Le jeune maire de Florence est arrivé dimanche 17 novembre en
tête de la consultation organisée depuis quatre semaines dans 7000
sections pour désigner le prochain secrétaire général du Parti démocrate
(PD, gauche). Il remporte 46,7% des suffrages des 300 000 votants, tous
encartés. Il est suivi de Gianni Cuperlo, le candidat de l’appareil
(38,4%), Pippo Civati (9,2%), et Gianni Pittella (6%). A noter que ce
vote a attiré 160 000 électeurs de moins que la consultation de 2009 qui
avait porté Pier Luigi Bersani à la tête du PD.
Seuls les trois premiers pourront concourir aux primaires qui se
dérouleront le 8 décembre. Elles seront ouvertes aux sympathisants à
condition de fournir un document d'identité et de payer 2 euros de
participation au frais. Les prétendants s’opposeront le 29 novembre lors
d'un débat organisé par la chaîne de télévision privée Sky.
Pour Renzi, 38 ans, ce résultat est déjà une revanche sur les
primaires de décembre 2012 quand les sympathisants lui avaient
finalement préféré Bersani pour conduire la coalition de gauche aux
élections. C'est également l'espoir d'une future victoire le 8 décembre
pour celui qui s'est convaincu que pour accéder un jour aux plus hautes
responsabilités, il devait d'abord contrôler le parti.
Même si son avantage est étroit, cette première victoire de Renzi est
symptomatique de la mutation du PD, né en 2007 de la réunion des
anciens militants du Parti communiste italien (PCI) et des centristes de
gauche. Tous ses leaders successifs (Walter Veltroni, Bersani, et
aujourd'hui Guglielmo Epifani) ont milité au sein du PCI, à l'exception
de Dario Franceschini qui a assuré un intérim de quelques mois en 2009.
Matteo Renzi, lui, appartient à la "génération post-idéologique".
Elevé en politique dans les rangs du Parti populaire italien et dans
les cercles de soutien à l'ancien président du conseil Romano Prodi, il
serait, en France, plus proche d'un François Bayrou que d'une Martine
Aubry. Mais ses modèles sont anglo-saxons: Tony Blair et Barack Obama.
C'est justement ce que lui reprochent ses rivaux qui redoutent que sa
victoire augure une fuite des militants les plus à gauche.
Politiquement souple, séduisant et télégénique (difficile de le rater
à la télévision où il apparait quasiment chaque jour), Renzi traîne
quelques casseroles encombrantes pour un futur leader de gauche. Il a
déjeuné avec Silvio Berlusconi dans la villa de ce dernier à Arcore, en
décembre 2010 ("Tu me ressembles", lui aurait confié le
Cavaliere admiratif) et provoqué - à son corps défendant - le soutien du
milliardaire et jet-setteur, Flavio Briatore. Bref, on est très loin de
Gramsci et de Berlinguer!
"Outre le fait d'avoir peu d'idées, Renzi est superficiel et ignorant."
La critique est signée Massimo D'Alema, 64 ans, ancien responsable des
jeunes communistes dans les années 1970, ancien président du conseil,
ancien ministre des affaires étrangères et figure incontournable de la
gauche italienne. La deuxième manche promet d'être chaude...
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